CSPPS

Engager la société civile dans les liens entre humanitaire, développement et paix

Le monde actuel est confronté à des défis de plus en plus interdépendants, notamment les conflits et les tensions politiques, le changement climatique, la pauvreté, l'insécurité alimentaire, les inégalités socio-économiques et la discrimination à l'encontre des groupes marginalisés, entre autres. Dans ce contexte, il est indispensable d'adopter une approche globale et mondiale pour relever ces défis afin de trouver des solutions durables qui répondent aux besoins de chacun. C'est pourquoi le Comité d'aide au développement (CAD) de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a adopté en 2019 la Recommandation sur les interfaces entre l'aide humanitaire et le développement (HDP), dans le but de fournir des orientations aux donateurs pour qu'ils s'attaquent aux conflits et aux situations de fragilité en finançant et en mettant en œuvre des programmes axés sur les trois interfaces et en assurant la collaboration, la cohérence et la complémentarité entre les acteurs concernés. 

Quatre ans après l'adoption de ces recommandations, le Réseau international sur les conflits et la fragilité (INCAF) - qui assure le suivi de la recommandation du CAD sur les interfaces - évalue les progrès accomplis. Les acteurs de la société civile, représentés par la Civil Society Platform for Peacebuilding and Statebuilding (CSPPS), Reality of Aid - Asia Pacific (RoA-AP) et International Council for Voluntary Agencies (ICVA), se sont activement engagés dans ce processus, en publiant un rapport de mise en lumière. Ce rapport, intitulé "The Nexus in Practice. Le rapport, intitulé "The Nexus in Practice. A Spotlight Report by the Peace & Security Thematic Working Group DAC-CSO Reference Group", examine l'adoption et la mise en œuvre des recommandations tout en mettant l'accent sur les domaines du Nexus du PDH qui ne sont pas suffisamment pris en compte et ceux qui nécessitent une action accélérée de la part des acteurs concernés du PDH. Ce rapport, publié en avril 2024, est basé sur une enquête mondiale et sur les contributions recueillies lors d'une consultation en ligne avec les acteurs de la société civile.

Les 4 et 5 avril, Peter van Sluijs, coordinateur de la CSPPS, a eu l'occasion de présenter les principaux points d'évaluation et les recommandations du rapport, lors du dialogue CAD-ONU sur le Nexus du développement humain à Paris. Dans son intervention, il a souligné les points d'évaluation suivants : 1) Le manque de volonté politique des donateurs lorsqu'il s'agit de s'engager dans la Recommandation Nexus, ce qui limite donc les acteurs du PDH, en particulier les acteurs locaux sur le terrain, à effectuer leur travail efficacement ; 2) L'incapacité à mettre la composante de paix, ainsi que l'agenda de prévention, au cœur des programmes de PDH, ce qui entraîne 55 conflits prolongés dans le monde entier ; 3) Un financement insuffisant qui reste "autonome" et "non systématisé".

Sur la base de cette évaluation et de la consultation des acteurs de la société civile, le rapport identifie trois recommandations principales : 1) Transformer le système actuel axé sur les donateurs en un système plus centré sur les personnes, avec un soutien plus cohérent et mieux aligné et coordonné afin d'avoir un impact optimal sur la vie des personnes ; 2) Intensifier les efforts vers la localisation, car le développement mené localement devrait être ancré dans tous les cadres, politiques et/ou approches du PDH ; 3) Renforcer les capacités de la société civile afin que tous les acteurs soient amenés au même niveau de compréhension, ce qui aidera à la coordination et à l'alignement des efforts. 

"Le plein potentiel de la recommandation Nexus ne peut être atteint que par un changement fondamental de l'architecture financière, un financement accru des composantes de paix et de prévention, et une intégration optimale de l'approche Nexus dans les modèles de réponse actuels". - Peter van Sluijs, coordinateur de la CSPPS.

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